« « Nous étions dans une phase un peu négative »

 

En cette période de confinement, l’heure est aux bilans pour de nombreux coachs. Pour la première du club dans l’élite du football régional, le Marssac RSRDT de coach Bertrand n’a pas à rougir de ses résultats et notamment en Coupe de France…

Après avoir été longtemps en haut du classement, même leaders quelques temps, vous avez quelques peu chuté avec l’hiver. Que retenez-vous de cette saison ?

Nous avons fait un gros début de saison où la Coupe de France nous a fait enchaîner les matchs. Nous avions un rythme de croisière intéressant et dans la continuité des deux années précédentes. Nous avons enchaîné pas mal de matchs gagnés avec une bonne dynamique. L’élimination en Coupe de France a mit un petit coup d’arrêt. Derrière nous avons eu la trêve et en 2020 nous avons eu du mal à repartir. Les garçons avaient fourni pas mal d’effort et la retombée Coupe de France a été compliquée. Nous avons également quelques rencontres où nous perdons des points à la dernière minute. Je pense à Cazères, Tournefeuille, L’Union. Mentalement, nous sommes passés sur une phase un peu plus compliquée. Nous avons toujours un problème d’infrastructures sur Marssac. Cela nous empêche de nous entraîner pour le niveau de R1, et on se rend compte que la condition physique sont très importantes pour ce niveau.

Cette trêve du confinement n’est-elle pas la bienvenue pour vos joueurs afin de souffler pour éventuellement repartir derrière ?

Pas du bien. Les garçons avaient repris le chemin de l’entraînement et nous étions mieux mentalement depuis quelques semaines. Marssac reste un club qui n’a pas beaucoup de moyens financiers et infrastructures. Ça se ressent au niveau du mental des joueurs. Cela fait deux ans et demi que nous n’enchaînons que des résultats positifs. Nous étions dans une phase un peu négative, et c’est vrai que c’était compliqué pour les joueurs d’enchaîner après tant de choses positives.

Effectivement après la chute en R3 au printemps 2017, l’équipe a connu un certain état de grâce avec les deux montées successives, dont un premier accès historique en R1. Derrière, vous faites un parcours des plus honorables en Coupe de France. L’hiver n’étant pas la meilleure période du club a du vous laisser quelques traces…

Voilà. Après c’est franchement lié en grande partie aux infrastructures. C’est compliqué de demander aux joueurs de faire des efforts quand nous avons très peu de choses à leur proposer. Moi-même en tant que coach, c’est compliqué de faire des séances dignes de ce nom sur de tels terrains. Nous pouvons comprendre qu’après une journée de travail parfois à Toulouse, ou des emplois compliqués et/ou physiques, c’est compliqué de venir et prendre du plaisir sur pas grand chose. Ça n’excuse pas tout, mais en grande partie. Avoir faire de très belles choses et enchaîner les matchs, 15 sur la phase aller sans compter les amicaux, il y avait besoin de souffler. A cela on peut ajouter des suspendus, des blessés et des vacances. Ça fait beaucoup de choses qui nous ont fait partir avec huit à neuf titulaires en moins lors de rencontres contre Onet ou L’Union.

En ce confinement qui se prolonge, avez-vous établi un petit programme auprès de vos joueurs ?

J’ai laissé les joueurs libres. Pour moi la santé des joueurs et de leurs familles sont primordiales par rapport au foot. Si nous devions reprendre, il serait essentiel de refaire une préparation. Je pense qu’elle sera donnée aux clubs. Nous pourrons donc en temps et en heure refaire un programme et s’occuper du physique des joueurs.

La reprise n’est actuellement pas au programme avant un bon mois. Mais du coup une reprise du championnat serait-elle viable selon vous ?

Les joueurs ou les passionnés de football comme nous évidemment nous avons envie de reprendre. Mais je ne pense pas que ça soit le plus important. Honnêtement, la meilleure solution sera celle prise par les instances et il faudra s’y plier. Mais ça va être compliqué de parler d’équité sportive si nous faisons jouer des matchs en juin et juillet et où il manquera la moitié des joueurs. Il n’y aurait alors aucune équité. Je pense également aux bénévoles des clubs qui ont des familles, des travails. Après une telle période, beaucoup voudront se reposer, prendre des vacances, donc je reste assez partagé entre l’envie de reprendre le football et le climat actuel.

Revenons sur les résultats de cette saison. Vous faîtes une épopée magique en Coupe de France, stoppée au huitième tour par Pau. Quelques mois plus tard, que gardez-vous de ce parcours ?

Nous nous en servions au départ pour garder le rythme et au final nous nous sommes pris au jeu. Ça reste des super moments qui seront gravés pour chacun de nous. C’est super pour un club comme le notre. Les joueurs l’ont mérité. Ça a permis de mettre en lumière tout le travail des joueurs et du club.

N’y a-t-il pas une petite frustration de ne pas avoir pu faire mieux contre Pau alors qu’il aurait pu y avoir quelque chose à jouer au regard du match ?

Refaire le match, on peut toujours le faire. Nous avons rencontré une très grosse équipe et il faut aussi savoir que c’est un adversaire premier de National. Les joueurs ont fait le match qu’il fallait pour vite mener 3-0 au score. Derrière, on ne joue pas de la même façon avec une telle avance. Nous aurions peut-être pu faire mieux, avec un peu plus de réussite pour les gêner davantage. Mais sur l’ensemble du match et ce qu’ils ont montré, c’était tout de même une très belle équipe. Je n’ai pas de regrets, mais de la fierté d’avoir vu mes joueurs en arriver là. Quand on voit que derrière, Pau sort Bordeaux, on se dit que nous n’avons pas été ridicules.

Le Marssac-Bordeaux aurait pu être tout aussi mythique à vivre…

Oui (rires), mais voilà Pau reste une grosse équipe et ils l’ont prouvé après.

Propos recueillis par Le Lensois

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