Comment appréhendez-vous ce match de gala ?
C’est tellement irréaliste qu’on a du mal à réaliser. Mais le cahier des charges de la FFF est conséquent et cela nous rappelle qu’on ait bien en 64es de finale…
Quelles sont les grandes lignes de ce cahier des charges ?
Il faut une quarantaine de bénévoles au stade, quatre guichets, deux buvettes, une soirée d’après-match pour les partenaires, une équipe de secouristes, des stadiers… La fédé nous avait prévenus qu’on ne pourrait recevoir à Marssac que jusqu’au niveau National 2 et la mairie d’Albi nous a gentiment prêté gracieusement le stade Rigaud.
Ressentez-vous un engouement ?
En ville, l’association des commerçants est derrière nous et ils nous ont même invités dimanche au marché de Noël. Il y a eu aussi un concours d’affiches. Je reçois également des demandes de billets. Si on arrive à 1 500 spectateurs, ce sera déjà bien.
Avez-vous le sentiment de sauver l’honneur du football tarnais en difficultés depuis plusieurs saisons ?
C’est une fierté d’être dans les cinq dernières équipes encore en course en Occitanie. C’est plus qu’historique, c’est exceptionnel. C’est une situation bien agréable, mais on n’est pas à notre place. Albi devrait être au niveau national et des clubs comme Castres ou Gaillac en élite régionale…
La Coupe de France est-elle intéressante sur le plan financier ?
On a gagné 7 500 euros pour le 6e tour et 15 000 pour le 7e soit 22 500 euros. Si on passait Pau, on y ajouterait 55 000 euros. On devrait partager avec Pau la recette aux guichets et les buvettes, sachant qu’un euro par billet ira au Téléthon. Cela permet d’améliorer le quotidien des joueurs et de l’école de foot. En 2014, après le match face à Clermont, on avait payé une sortie à Walibi à tous les jeunes.
Vous ne partez pas favori face à cette équipe de Pau, leader de National…
On a toujours peur de faire mauvaise figure, mais je fais confiance aux joueurs et au staff. J’espère qu’on sera en mesure d’offrir un beau spectacle et de donner une bonne image du club. Au 7e tour, quand Saint-Medard est venu, on a senti un climat très agréable et on a marqué des points. Je veux qu’on ait un comportement exemplaire sur et en dehors du terrain.
Comment expliquez-vous la longévité du club à un bon niveau régional ?
Je suis président depuis bientôt 30 ans et nous ne sommes descendus que deux fois en Promotion honneur (Régional 3 aujourd’hui). C’est un club familial où les joueurs et les éducateurs sont chouchoutés. On essaie de faire ce qu’on dit. On a construit un club house, on a aménagé l’an dernier un mini-terrain synthétique… On est un club crédible.
Comment avez-vous attiré un joueur comme Jonathan Lacourt, un ancien pro ?
C’est vrai qu’il nous apporte beaucoup. Il n’est pas venu pour l’argent, il n’y en a pas, mais pour l’ambiance et il s’est installé ici avec sa famille. Il s’est très bien intégré au club.
Au-delà de la coupe, la priorité reste le maintien en Régional 1…
J’espère que ce match ne viendra pas ternir nos résultats en championnat. Depuis qu’on est en R1, on nous regarde différemment, que ce soit la mairie ou les entreprises. On joue Lourdes, Tarbes, Golfech, ça change la donne.
Vous rêvez du Paris SG en 32es de finale ?
Les joueurs y pensent mais ce ne sera pas Paris car il y aura un tirage nord sud. Mais vous imaginez un Marssac-Marseille…
Trois questions à Mickaël Bertrand, entraîneur de Marssac : « on s’est préparé pour gagner le match »
Comment as-tu préparé ce match ?
« Quand j’étais joueur, je n’étais pas forcément favorable à des préparations exceptionnelles pour des événements exceptionnels. Du coup, on n’a pas changé nos habitudes. On s’est entraîné trois fois cette semaine avec une dominante physique le mardi, une séance technique jeudi et une mise en place hier. Comme les matchs de National sont diffusés sur Canal Plus Sport j’ai pu regarder également des bouts de match pour me faire une idée de l’adversaire. Enfin, les joueurs sont convoqués un peu plus tôt que d’habitude mais c’est tout. Rien de particulier pour aujourd’hui. »
Que penses-tu de ton adversaire ?
« C’est du solide. De toute façon, quand on n’a perdu qu’un seul match en dix-sept rencontres, il n’y a pas de hasard. C’est extrêmement rapide devant, costaud derrière et en place tactiquement. On sent la patte de Bruno Irlès qui a redressé le club puis a su faire venir les bons joueurs pour re-dynamiser un club qui végétait en National et peut aujourd’hui prétendre à la montée en Ligue 2. On s’attend à un match forcément difficile mais on croit en la qualification. »
Alors, comment gagner ce match ?
« Il faut être prêt à tout. D’abord à aller au combat. On sait que ce sera plus dur que d’habitude et il faudra redoubler d’effort pour être au niveau. On doit également s’attendre à avoir moins souvent le ballon et à beaucoup courir. On ne va pas changer nos principes de jeu mais comme on devrait moins avoir le ballon, certainement qu’on ne pourra pas exercer un pressing très haut et qu’il faudra défendre ensemble un peu plus bas. Enfin, il faudra des circonstances positives. Que nous on soit très bons et eux moins bons que d’habitude. Quoiqu’il en soit, on a préparé ce match pour le gagner. Cet événement est une reconnaissance méritée pour le club qui représente son village, son département et même la région quand on sait qu’il ne reste que cinq équipes amateurs. »
Les coachs concentrés et déterminés
David Maurice, minot contre Clermont, capitaine face à Pau
David Maurice et le gardien Florian Frede sont les deux seuls joueurs qui auront joué Clermont en 2014 et Pau ce soir. Cinq ans auparavant David Maurice évoluait en défense centrale avec l’expérimenté Mickaël Rosa, alors capitaine. Aujourd’hui, c’est lui qui porte le brassard. Marssacois d’adoption, il a tenté sa chance à l’US Albi quand le club était une place forte du football régional : « j’avais tout juste dix-huit ans et j’étais avec le groupe de la CFA. Je faisais les déplacements, j’étais aligné sur les feuilles de match mais je n’ai jamais joué ». David ne vit pas avec des regrets mais il avoue qu’à cette époque il rêvait de jouer plus haut. Les aléas en ont décidé autrement : « il faut un peu chance, un entraîneur qui nous lance, se faire remarquer. Je n’en ai pas eu l’opportunité et comme je manquais de temps de jeu, je suis revenu à Marssac ». Marssac, une terre d’accueil pour la famille Maurice puisqu’ils sont aujourd’hui quatre à jouer au club. Emmanuel, David et Nicolas chez les Seniors, Baptiste en U17. Il ne faut pas oublier non plus Sandra qui vient tout juste de raccrocher les crampons et qui a fait les beaux jours de l’Asptt Albi. Bref, une famille de footballeur.
Sous l’ère de Sébastien Masias, il est un titulaire indiscutable. C’est donc en toute logique qu’il se retrouve aujourd’hui capitaine alors qu’il n’a que vingt-cinq ans et encore de belles aventures à vivre. Pour l’instant, celle qu’il vit actuellement est la plus « excitante » selon ses propres mots : « Contre Clermont, l’écart de cinq divisions était trop important. Cette fois-ci il n’y en a que trois et on est tous déterminés. D’ailleurs, le discours est clair depuis quinze jours: celui qui ne croit pas que l’exploit est possible reste à la maison. Le groupe est bien meilleur qu’il y a cinq ans. On sait qu’il faudra réaliser le match parfait, avoir de la réussite défensive et être efficace offensivement mais on sait qu’on aura des occasions. Il faudra juste les mettre au fond ». Ce soir, il arborera le brassard avec fierté. La fierté de représenter son club de coeur avec ses dirigeants, ses bénévoles et ses supporters qui donnent envie de se surpasser.
David Maurice, un capitaine fier !