Pau n’a pas eu d’état d’âme. Adieu les rêves de 32es de finale des Marssacois et de tirage face à l’OM. Le leader de National, fort de ses trois divisions d’écart a tenu son rang. Devant un stade Rigaud copieusement garni (1 800 personnes environ), les hommes de Bruno Irles, l’ancien pro de Monaco, ont pris la rencontre par le bon bout et respecté les Marssacois, pourtant encouragés par l’exploit d’un club de R3 alsacien qui avait éliminé dans l’après-midi Auxerre (Ligue 2), ou le fantôme d’Auxerre.

Il a fallu sept minutes au colosse Idrissa Ba pour régler la mire. Maladroit sur un premier coup franc envoyé sur le club-house, il a ouvert le score sur son second ballon d’un tir chirurgical. Avec Jonathan Lacourt esseulé en pointe, les Marssacois ont joué très bas, facilitant la circulation de balle très fluide des Palois, plus techniques et surtout dotés d’ailiers de poche qui ont sans cesse pesé sur la défense.

Le jeu léché des Palois

À l’amorce de la demi-heure de jeu, il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain et cette jeune formation de Pau au jeu léché allait être redoutable d’efficacité. Sur un centre de Gueye, Ba ratait la reprise mais Sabaly taclait le ballon dans le but de Frede (25).

Quatre minutes plus tard, Gueye se retrouvait tout seul au second poteau pour crucifier le gardien marssacois. L’addition était salée pour l’équipe de Mickaël Bertrand, sans doute trop respectueuse de l’adversaire, qui s’était contentée de miettes, soit quelques coups francs lointains de Lacourt et un ou deux déboulés de Marianella.

Lacourt sauve l’honneur

À 0-3, Pau a lâché du lest en début de deuxième mi-temps et Marssac a instillé le brin de folie et le surcroît d’engagement qui avaient manqué en première période.

Après une grosse occasion, Lacourt trouvait la faille sur un exploit personnel. Dans la foulée, Marianella était tout près de permettre à son équipe de revenir dans la partie, mais son tir passait au-dessus de la transversale.

Une reprise de feu, mais la rencontre a vite perdu en intensité, d’autant que les roulades à répétition des Palois au moindre contact ont envenimé les débats. Un coup de tête de Batisse sur Lacourt et Pau se retrouvait même à dix.

Mais, de guerre las, les Tarnais ont fini par concéder un quatrième but anecdotique. Ils peuvent sortir fier de leur parcours qui a ravivé un temps la passion du foot dans le département, mais il leur faudra vite se reconcentrer sur le maintien en R1, leur pain hebdomadaire après cette parenthèse enchantée.

Marssac-sur-Tarn. « Il y avait moyen de rivaliser »

 Mickaël Bertrand et David Maurice ont remercié leurs supporters d’être venus en nombre les encourager./Photo DDM Marie-Pierre Volle

Florian Frede, gardien de Marssac :

« C’est que du plaisir de jouer des matchs comme ça. Je sais que je vais avoir beaucoup de ballons et qu’il faut rester concentré en permanence. J’ai des regrets sur le premier but, je pense que je peux mieux faire. On rate notre début de match, mais ce n’est pas grave, je me suis régalé à jouer ce match ».

Gaël Adami, milieu de Marssac :

« On les a trop regardés en première mi-temps. On a été trop gentils mais franchement, c’était compliqué en milieu de terrain. ça permutait de partout en permanence. C’était beaucoup mieux en seconde mi-temps et quand on voit comment on les a bousculés, je suis un peu frustré. Il y avait peut-être mieux à faire ».

Clément Ferdouel, milieu de Marssac :

« C’était très dur. Je suis jeune, j’apprends et j’ai vu la différence de niveau entre eux et nous. Le résultat final est logique, même si notre seconde période est largement positive. On a montré des choses intéressantes, nos qualités et j’espère surtout qu’on a fait plaisir à tous les bénévoles du club. Je remercie d’ailleurs l’ensemble du club de nous avoir soutenus durant toute cette aventure ».

David Maurice, capitaine de Marssac :

« On passe complètement à travers en première mi-temps. C’est rageant parce qu’on les a bien bougés en seconde Du coup, on se dit que si on avait joué de cette façon tout le match, il y avait moyen de rivaliser ».

Bruno Irlès, entraîneur de Pau :

« Je suis déçu de mes joueurs. On était venu pour préparer au mieux notre prochain match de championnat contre Le Puy mais c’est raté. On a pris des cartons jaunes et un rouge qui nous pénalisent.

Les joueurs n’avaient pas à répondre à la stupidité de l’adversaire. On a pris beaucoup de coups et de cartons alors que ce match devait être une séance d’entraînement. J’étais déjà venu ici comme joueur avec la réserve de Monaco quand Albi était en CFA. J’ai ressenti beaucoup d’engouement pour ce match, c’était sympa, mais parfois limite dans les commentaires des supporters ».